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11/04/2009

Bomarzo dans le temps et dans l'espace

 

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Au nord du Latium, entre Orte la médiévale et Viterbo, dans un paysage de collines boisées et de vallées humides d’où affleurent des rochers brisés et dispersés par les convulsions millénaires, se trouve le village de Bomarzo, autrefois appelé Polimartium à cause du Temple de Mars édifié près du lac de Vadimone.

Des maisons de pierres moussues et verdâtres qui s’étirent serrées les unes contre les autres au pied d’un sévère château forteresse dressé sur un promontoire comme une excroissance rocheuse poussée sur la colline. Et dans le vallon au fond duquel serpente un cours d’eau,
le Jardin des Monstres s’étend et donne l’impression de pénétrer des lieux de mystères et de prestiges hermétiques.

Dans le foisonnement créatif de la Renaissance, le jardin de Bomarzo, achevé en 1552, ne peut se comparer à aucun autre jardin.
Ailleurs, les constructions sont harmonieusement disposées, les effets aquatiques savamment étudiés, l’expression symbolique des représentations mythologiques respecte scrupuleusement, dans ses formes et dans ses proportions, la codification des concepts de l’époque. D’autres jardins restent en cela des chefs d’œuvre de beauté rigoureuse et calculée.
Rien de tout cela à Bomarzo où les rochers sculptés sur leurs lieux originels provoquent une sensation de chaos et d’anarchie accentuée
par le décalage des proportions issu de la dimension même des rochers.
Les symboles sont flous et ambigus, les thèmes mythologiques traités de façon plus rude dans la forme et plus primitive dans l’esprit.

 

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Si la singularité du «Parco dei Mostri» a suscité la curiosité des Seigneurs d’alentours pendant quelque temps, l’incompréhension l'emporta devant ce qui leur semblait être une folie, à la limite de l’hérésie. Les autorités religieuses virent également d’un très mauvais œil l’érection de ces statues dont les influences païennes et l’érotisme sans équivoque portaient atteinte à la morale, d’autant plus que les membres de la famille Orsini étaient par tradition partisans des guelfes, donc proches des papes. Le jardin fut bientôt déserté et Vicino Orsini dut se retrouver seul dans son immense château d’où il pouvait contempler son «Œuvre» tout en réfléchissant sur l’obscurantisme de ses contemporains.

Quatre siècles et demi sont passés sur le Bois Sacré et de nos jours il nous est impossible d’avoir une vision claire de ce qu’il fut à son achèvement, ce qui accroît d’autant l’énigme qu’il pose. Au fil du temps et au gré des propriétaires successifs, certaines sculptures de moindre taille ont été déplacées et réaménagées, d’autres se sont effondrées ou furent brisées. L’entrée du parc aussi a changé de place.
On y accède maintenant par le bas du vallon, alors qu’en son temps Vicino Orsini empruntait le sentier qui descendait en pente douce depuis son château perché jusqu’au haut du vallon et pénétrait dans son Bois par l’esplanade du temple érigé pour son épouse Giulia Farnèse. Ce temple, réplique en réduction des grands temples de Vignola, fut la première des réalisations du Duc de Bomarzo.

 

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Mais c’est au-delà, en descendant vers le fond du vallon, que la véritable personnalité de Vicino Orsini put s’exprimer et donner libre cours non pas à une imagination fantasque et délirante comme pourrait le laisser apparaître une lecture du jardin au premier degré, mais à une profonde et intense réflexion philosophique, spirituelle et humaine qui dépassait les archétypes classiques de la Renaissance.

Pourtant on y retrouve les incontournables thèmes de l’époque avec ses représentations de divinités et d’animaux mythologiques, avec en plus les influences marquées par les évocations allégoriques et païennes des poèmes épiques des grands Paladins : du «Morgant» de Pulci aux «Roland» de l’Arioste et de Boïardo. D’une certaine manière le Jardin des Monstres de Bomarzo est en pierre ce que les chansons de geste sont en mots merveilleux.
Et c’est ainsi que se promènent en liberté Nymphes et Géants, Sirènes, Harpies et autres Dragons.

 

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Ce joyau unique et méconnu fut achevé en l’an 1552 par la volonté du Seigneur Duc de Bomarzo, Pier Francesco Orsini dit «Vicino», concepteur de ce fantastique ensemble de sculptures dont le gigantisme n’exclut pas la finesse et dont la puissance inquiétante se mêle à la troublante poésie des symboles.

 

Voir l'album Bomarzo.

Voir la galerie Bomarzo, il Bosco Sacro.

 

10/04/2009

Bomarzo, il Bosco Sacro

Au-delà de la simple représentation photographique des sculptures géantes et fabuleuses du "Bosco Sacro" de Bomarzo situé à une centaine de kilomètres au nord de Rome, j'ai essayé d'y ajouter les dimensions de mystères et de farouche poésie que l'on ressent de façon tangible en visitant ce jardin comme une promenade dans une vieille légende ou dans un rêve éveillé.
Et l'emploi de la colorisation permet de rendre au mieux la troublante luminosité de l’irréel.

 

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Géants

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L'arbre-pierre

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L'éléphant d'Hannibal

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L'éléphant et le légionnaire

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La Grande Bouche

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La gueule du démon

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La Harpie

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La Maison qui penche

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La nourrice

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La Sirène

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Le gland

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Sphinge

 

 

Tirages papiers originaux rehaussés manuellement aux encres de couleurs.
La totalité de ce travail présenté dans les diverses expositions compte trente-cinq œuvres, réalisées après plusieurs visites du jardin en 1991 et 1992.
Formats encadrés : 60x60, 60x70 et 60x80.

 

Voir l'album Bomarzo.

Voir l'article La troublante poésie de Bomarzo.

 

 

 

09/04/2009

Impressions d'artiste et énigmes scripturaires

L‘atmosphère étrange, saturée de vibrations dégagées par cette débauche de sculptures, provient de l’intérieur même des rochers sculptés sur place. Pier Francesco Orsini a su capter les sources telluriques des pierres habitées par l’esprit des Etrusques depuis des millénaires.
Il a insufflé aux «Maîtres des Pierres» anonymes qui ont façonné ces œuvres la magie de ce lieu où l’on peut ressentir le déplacement furtif d’antiques divinités.
Les fondements de la nature de l’Homme tel qu’il est depuis son apparition et tel qu’il sera à sa disparition sont présents dans les combats terrifiants et les hurlements figés, dans la sensualité qu’exhalent certaines statues, ou dans les colosses hiératiques aux regards perdus dans la contemplation de l’absolu, nous rappelant sans cesse que les véritables maîtres de nos destins sont la mort, le sexe et le temps.

Le Jardin des Monstres de Bomarzo défie le temps, ou plus exactement s’intègre dans le temps comme un relais de connaissance universelle dont la quête va de l’Antiquité étrusque jusqu’à nos jours, en passant par la Renaissance et par Bomarzo, nous proposant ainsi un fantastique parcours initiatique aux multiples portes qui, faute de clés, restent closes.

On cherche quelque réconfort dans la lecture des inscriptions gravées, parsemées dans le jardin, nous invitant ou nous conseillant, mais elles ne font qu’embrouiller davantage nos sens et l’on se retrouve emportés par le souffle puissant des Grandes Bouches, nous renvoyant immanquablement à notre univers intime et à nos propres monstres qui le hantent.

Dominique Zoladz

 

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Enigmes scripturaires

" Il y a aussi les inscriptions, qui sont nom breuses à Bomarzo, entre le château et la vallée, sur les statues, les rochers, les vieux murs.
Vous penseriez, n’est-ce pas, y trouver réponse à ce qui vous intrigue. Là encore, on va déchanter vite. "
 

André Pieyre de Mandiargues

 

CHI CON CIGLIA IN ARCATE ET LABBRA
STRETTE NON VA PER QUESTO LOCO
MANCO AMMIRA LE FAMOSE
DEL MONDO MOLI SETTE

" Qui ne va pas par ce lieu les yeux grands ouverts
et les lèvres closes ne pourra admireer les fameuses
sept merveilles du monde "

 

TU CH’ENTRI QUA CON MENTE
PARTE A PARTE
ET DIMMI POI SE TANTE
MARAVIGLIE
SIEN FATTE PER INCANNO
0 PUR PER ARTE

" Toi qui entres ici avec l’intention de tout saisir,
dis-moi ensuite si tant de merveilles
sont œuvres d’art ou d’illusion "

 

NOTTE ET GIORNO N0I SIAMO VIGILI
ET PRONTE A GUARDAR D’OGNI
INGIURIA QUESTA FONTE

" Nuit et jour nous sommes vigilantes
et prêtes à garder de toute injure cette source "

 

VOI CHE PEL MONDO GITE ERANDO VAGHI
DI VEDER MARAVIGLIE ALTE ET STUPENDE
VENITE QUA DOVE SON FACCIE HORRENDE
ELEFANTI LEONI ORSI ORCHI ET DRAGHI

" Vous qui allez par le monde désireux
de voir hautes et stupéfiantes merveilles
venez ici où sont faces horribles
éléphants lions ours orques et dragons "

 

SOL PER SFOGAR IL CORE

" Seulement pour que le cœur s’épanche "

 

CEDAN ET MEMPHI E OGNI ALTRA
MARAVIGLIA CH’EBBE GIA IL MONDO
IN PREGIO AL SACRO BOSCO CHE SOL SE
STESSO ET NULL ALTRO SOMIGLIA

" Memphis et toutes les merveilles
qu’il y eut au monde le cèdent
devant le bois sacré qui à lui seul
et nul autre ressemble "

 

SE RODI ALTIER GIA FU DEL SUO COLOSSO
PUR DI QUEST IL MIO BOSCO ANCHO
SI GLORIA E PER PIU NON POTER
FO QUANTO I0 POSSO

" Si Rhodes fut jadis fière de son colosse
de celui-ci aussi mon bois se glorifie
et pour ne pouvoir plus je fais ce que je peux "

 

OGNI PENSIER VOLA

" Toute pensée s’envole "

 

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La troublante poésie de Bomarzo

 
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«Vous qui allez par le monde désireux de voir hautes et stupéfiantes merveilles venez ici où sont faces horribles éléphants lions ours orques et dragons».

La série de photos consacrée au jardin de Bomarzo, de Dominique Zoladz, témoigne d'une double rencontre.
La première, formelle et magique, entre l’Antiquité étrusque et la Renaissance, à travers ces divinités, chimères et dragons, sculptés au XVIe siècle. La seconde, esthétique, par le choc émotionnel émanant d’un lieu magique sur la sensibilité et l'imagination d'un artiste plasticien. Car le parcours statuaire du bosco sacro, orchestré par le seigneur Orsini, est un stupéfiant lexique mythologique et symbolique. Une merveille, dans le sens premier du mot : une
miribilia, une chose étonnante et admirable, parfaitement captée dans cette série d'images.

 

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La démarche artistique de Dominique Zoladz est particulièrement sensible, révélatrice de sens.
En vérité, le créateur ne cherche pas à nous re-présenter la réalité, la perception naturelle du lieu et des objets, «l’impression», mais plutôt le phénomène mental secondaire, son «souvenir». Ainsi, nous errons dans le labyrinthe des réminiscences de l’artiste. En nous, d’obscures forces agissent et stimulent nos émotions.
Au fil de nos visions, notre esprit effectue un travail secret et suggestif.
Avec une économie de moyens maîtrisée, Dominique Zoladz illustre à la lettre les propos de Kandinsky :
«En général, la couleur est un moyen d’influencer l’âme de manière directe.» 

 

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Les conventions, notre culture, nous ont conditionné à regarder l'objet photographique comme une représentation de la réalité : image réelle, évidente, univoque, fait irrécusable.
Or, face à ces «pictographies», nous sommes mystifiés ! Notre œil est trompé. «Combien d’hommes profondément distraits pénétrèrent dans des trompe-l’œil et ne sont pas revenus.» (Jean Cocteau)
En choisissant une technique de colorisation éminemment subjective, le créateur a opté pour une idéalisation, une théâtralité. Il joue de l’équivoque du noir et blanc de la photo et des encres colorées pour créer chez l’observateur une sensation curieuse, un hiatus de la perception, des aller-retours “réalité-illusion”, débouchant sur un phénomène de “relief” et de “profondeur”.
À l’objectivité de l’appareil photo, le plasticien a juxtaposé par la colorisation son affectivité et son doute.
Nous sommes, me semble-t-il, en présence d’une approche esthétique baroque, hautement ambiguë, du latin ambigere, “être en discussion avec soi-même”. 

Jean-Pierre Dubois

 

Voir l'album Bomarzo.

Voir la galerie Bomarzo, il Bosco Sacro.

 

07/04/2009

Mosaïques N&B

Les compositions "mosaïques" offrent une première vision graphique et géométrique, parfois à la limite de l'abstraction, puis une seconde lecture figurative où le sujet est toujours identifiable, qu’elles soient rigoureuses dans le noir et blanc contrasté ou plus baroques quand le noir et blanc est rehaussé manuellement aux encres de couleurs.

Un fond intemporel dans une forme contemporaine.

Comme la multitude d'écrans qui s'immiscent dans notre quotidien et qui nous renvoient les images kaléïdoscopiques, répétitives et hypnotiques d'un monde d'illusion dans lequel chacun doit se frayer un chemin pour trouver sa poésie.

 

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Amphithéatre

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Citerne

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Les Oiseaux

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Noir & Bancs

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Persiennes

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Poissons

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Poissons

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Poissons

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Poissons

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Poissons - Format 0,60 m x 0,60 m

 

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Réverbère
 
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Rideaux

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Rideaux

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Stade

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Stade

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Tivoli

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Voir l'Album

 

Photographies originales noir et blanc.